Virus from Médina

Cheikh Ibra Diongue plus connu sous le nom de Virus  est un artiste musicien né au cœur de la Médina, un des quartiers les plus anciens et les plus populaires de Dakar. Né un jour du 3 mars de l’année 1990, Virus empruntera un chemin que plusieurs médinois avaient pris, bien avant sa naissance. En effet, de grosses pointures de la musique sénégalaise sont originaire de ce fiévreux quartier de Médina tels que Youssou Ndour, omar Pene, le groupe Daara J et Sen Kumpe, des artistes de notoriété internationale.

Influencé par son attachement précoce à la musique, contaminé par le virus des différentes sonorités auxquelles il est exposé au cours de son adolescence, Cheikh Ibra Diongue succombe à l’appel du verbe et des mélodies.

Conscient de sa contamination, il emprunte le surnom de Virus et se mue en patient zéro, et c’est là, le début de l’éclosion d’un artiste dont le talent, l’éloquence, le flow et la voix vont faire vibrer toutes les rues de la Medina et les férus du freestyle.

 Comme le prédit un proverbe, « le virus est le dernier prédateur de l’homme ».  Dans sa nouvelle péripétie, Virus passa le plus clair de son temps dans l’apprentissage de la guitare et du piano, et dans l’écriture de ses chansons qu’il finit par abandonner d’abord les études en classe de 3ème et ensuite le football pour atterrir dans le monde du hip hop, malgré le désaccord des parents. Il confiera plutard que ‘’je ne suis venu faire de la musique et jouer les seconds rôles mais pour être le meilleur’’.

 Habitué à l’écriture alors qu’il était élève, ses premiers poèmes ont étonné son professeur de français qui, par la suite, les faisait lire en haute voix en classe avant la fin des cours.

 Virus mis à profit ses talents de poète dans ses lyrics et s’abreuvant et s’inspirant de la nature, l’artiste refusa de s’enfermer dans un style musical donné et proclame sa disposition d’aborder tous les thèmes et de s’ouvrir à toutes les musiques du monde.

 Animé d’une confiance inouïe et d’une détermination sans faille, il se lance très vite dans des compétitions de hip hop. En 2012, il remportera le ‘’Street battles’’, un concours de freestyle de rue. Engrangeant les soutiens de son entourage, il décide, dans la même année de monter d’un cran et participe au « Big City Battle » en rap freestyle. Son audace fut payant car il sortit vainqueur de cette compétition. Son entrée au panthéon du freestyle ne se fera pourtant qu’à l’année suivante où, bravant tous les avertissements de ses amis et de son staff, il remit son titre jeu au  « Big City Battle 2013 » avant de remporter pour la énième fois la compétition et réaliser ainsi un triplé inédit.

 Malgré ses moments de gloire dans la rue, Virus, comme la plupart des rappeurs qui ont été à l’école, avait du mal à faire accepter son choix de vie qu’est la musique à ses parents.

 ‘’Pour aller jouer dans des concerts, confiera-t-il plutard, ‘’je mettais mes habits de scènes dans un sac que je balançais sur le toit de la maison, puis je sortais comme pour me balader, et faisais le tour de la maison, escaladais le mur, reprenais le sac avant de courir jouer’’.

C’est d’ailleurs lors d’une de ces escapades, en bas de la scène d’un concert, que Virus fit une rencontre avec un homme, Yoro Fall avec qui il partage une passion urbaine, le roller et le skateboard. Yoro Fall était par ailleurs initiateur de EME, une structure de gestion de carrière de plusieurs artistes et ensemble ils montèrent plusieurs spectacles et des vidéos qui resteront pendant longtemps dans les annales.

Conscient du niveau d’attachement de leur fils à l’art et à la musique, les parents de Virus finiront par accepter son choix et l’encourage dans sa voie.

Après la sortie de ‘’Kene dou leu falé’’  (personne ne prêtera attention à toi), son nouveau cingle, Virus se révèle de plus en plus aux yeux du monde comme celui qui incarne, à travers son flow technique, son rythme saccadé, son inspiration virtuose, la nouvelle étoile de la musique sénégalaise. Son ambition est d’atteindre les sommités internationales de la musique.

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