Campagne électorale : La Sodav interpelle les candidats sur le paiement des droits d’auteur

Au moment où les candidats à l’élection sont pleinement engagés dans la campagne présidentielle et exploitent comme bon leur semble le répertoire protégé des artistes aux fins d’animation de leurs campagnes respectives, ils n’ont pas pris la peine de s’acquitter du paiement de la redevance au titre de droit d’auteur, en contrepartie de l’utilisation de ces œuvres musicales, danses, sketchs, ou projections audiovisuelles. C’est ce qu’a fait savoir la direction de la Société sénégalaise des droits d’auteur et droits voisins (Sodav) qui a tenu lundi 4 février dans ses locaux une conférence de presse pour informer le public.

Et pourtant, la loi de 2208 sur les droits d’auteur et droits voisins au Sénégal dit clairement : « Toute diffusion publique d’une œuvre de l’esprit nécessite le paiement d’une redevance au titre de droit d’auteur. »

Malheureusement, le constat amer que font M. Bathily, directeur gérant de la Sodav et ses services est que les candidats exploitent les artistes et leurs œuvres pour rassembler les foules et se faire entendre sans que ces derniers n’en récoltent les fruits. « Il n’y a jamais de redevances payées en contrepartie de l’exploitation que font les différents candidats, les différentes formations politiques des œuvres du répertoire protégé », observent-ils.

En 2012, sur les multiples candidats qui s’étaient présentés à la Présidentielle, seule une infime partie s’était acquitté de cette redevance, à en croire M. Bathily qui cite entre autres les coalitions Benno Siggil Senegaal, Idy4 Président.  « 4 formations politiques seulement s’étaient acquittées de la redevance sur la multitude qu’il y’en avait à l’époque », note-le directeur gérant de la Sodav.

Eviter la situation de 2012

Et comme dit l’adage, « chat échaudé craint l’eau froide », la Sodav ne veut pas que le scénario se répète.  Aussi, invite-t-elle les candidats au respect scrupuleux de la loi de 2008 sur les droits d’auteur et droits voisins, la Déclaration universelle des droits de l’Homme et la Constitution du Sénégal qui garantissent le respect de la propriété intellectuelle.

« Les candidats ont l’habitude d’appeler au respect des lois et règlements, de parler d’une société vertueuse où les lois sont respectés, où les droits de tout un chacun sont respectés, mais malheureusement, ceux des propriétés littéraires et artistiques appartenant à des personnes, à savoir les artistes, interprètes et producteurs, ne le sont pas. Il est temps que les candidats aident ceux-là même qui les aident dans leur travail de mobilisation des masses et des militants à vivre décemment de leur art »,appellent Aly Bathily, Ngoné Ndour, présidente du Conseil d’administration de la Sodav, Iba Gaye Massar, secrétaire général de l’Association des métiers de la musique, et Zeynoul Sow, présidente de l’Association des acteurs de l’industrie musicale.

Source : Le Quotidien

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